Avant/Après : Renaissance "green" pour toit-terrasse à Vaugirard
En 3 semaines, ce rooftop minéral et froid s'est mué en un foisonnant écrin de verdure qui semble avoir toujours existé.
Quand les nouveaux propriétaires s’installent dans cet immeuble contemporain du XVe arrondissement, aux derniers étages de la bâtisse, ils commencent à faire rénover l’intérieur de ce grand duplex baigné de lumière. À la fin de sa mission d’aménagement, ils demandent à leur architecte, David-Olivier Descombes, de les mettre en relation avec un paysagiste afin de repenser le toit-terrasse de 95 m² que l’on atteint par un escalier intérieur. C’est ainsi qu’ils entrent en relation avec Swandy Wenker, un jeune paysagiste qui ne boude pas son plaisir et aura à cœur de montrer tous ses talents, tant au niveau de l’agencement de l’espace que de la composition végétale.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : sur le toit d’un immeuble datant de 2013, situé dans le XVe arrondissement de Paris
Livraison du projet : mai 2018
Durée des travaux : environ 3 mois
Superficie : 95 m²
Architectes paysagistes : Swandy Wenker, avec le concours de Camille Freulet et David Keita
Budget : environ 40 000 euros HT
Crédit photos : Coline Wenker
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : sur le toit d’un immeuble datant de 2013, situé dans le XVe arrondissement de Paris
Livraison du projet : mai 2018
Durée des travaux : environ 3 mois
Superficie : 95 m²
Architectes paysagistes : Swandy Wenker, avec le concours de Camille Freulet et David Keita
Budget : environ 40 000 euros HT
Crédit photos : Coline Wenker
Et du travail, il n’en manquait pas ! La terrasse, bien que datant de cinq ans seulement, était à l’état d’abandon. Le promoteur l’avait aménagée à bas coût avec un sol en lames de mélèze qui s’étaient détériorées par endroit, des bacs éventrés en composite, des garde-corps impersonnels et des brise-vues en verre dépoli qui glaçaient l’ambiance. « L’aménagement paysager est le parent pauvre de l’aménagement. Les promoteurs bâclent souvent les extérieurs pour des raisons économiques », déplore le pro…
Les habitants des lieux étaient des aficionados de la nature. Il y a peu encore, ils étaient propriétaires d’un grand domaine en Bourgogne avec un potager. La mort dans l’âme, ils ont dû s’en séparer et c’est la raison pour laquelle ils souhaitaient apporter un peu de campagne à Paris.
Le toit-terrasse était donc un endroit central dans leur projet de vie. Quand Swandy Wenker revient avec la proposition d’un écrin aux allures sauvages, où s’épanouissent trois petits coins de vie cosy reliés par des transitions végétales soignées, ils tombent sous le charme. Le couple n’avait cependant aucune idée du coût d’un tel aménagement. Comme à son habitude, Swandy s’est adapté en leur proposant un devis à tiroirs afin qu’ils puissent ajuster le projet à leur budget. Au final, la plupart de ses propositions ont été retenues pour un budget confortable de 40 000 € HT qui a permis d’obtenir un résultat étonnant en trois semaines d’intervention.
Les habitants des lieux étaient des aficionados de la nature. Il y a peu encore, ils étaient propriétaires d’un grand domaine en Bourgogne avec un potager. La mort dans l’âme, ils ont dû s’en séparer et c’est la raison pour laquelle ils souhaitaient apporter un peu de campagne à Paris.
Le toit-terrasse était donc un endroit central dans leur projet de vie. Quand Swandy Wenker revient avec la proposition d’un écrin aux allures sauvages, où s’épanouissent trois petits coins de vie cosy reliés par des transitions végétales soignées, ils tombent sous le charme. Le couple n’avait cependant aucune idée du coût d’un tel aménagement. Comme à son habitude, Swandy s’est adapté en leur proposant un devis à tiroirs afin qu’ils puissent ajuster le projet à leur budget. Au final, la plupart de ses propositions ont été retenues pour un budget confortable de 40 000 € HT qui a permis d’obtenir un résultat étonnant en trois semaines d’intervention.
Avant. Le toit terrasse de 95 m² n’était pas un vaste rectangle lisse mais une surface assez compliquée, morcelée en différentes plateformes à des niveaux divers, reliées entre elles par des allées sans usage. Bien qu’alambiqué, l’espace présentait néanmoins un beau potentiel.
Ici, nous distinguons la partie orientée à l’Est qui longe la rue d’Alleray. Pour ce corridor de 10 mètres de long par 3 mètres de large baigné par les derniers rayons du soir, Swandy a imaginé le « coin détente ».
Ici, nous distinguons la partie orientée à l’Est qui longe la rue d’Alleray. Pour ce corridor de 10 mètres de long par 3 mètres de large baigné par les derniers rayons du soir, Swandy a imaginé le « coin détente ».
Après. Deux canapés d’extérieur qui se font face ainsi qu’une table basse noyés dans un écrin de verdure : voici le nid douillet où les propriétaires aiment prendre leur petit déjeuner, recevoir leurs amis pour un Spritz ou encore faire du télétravail.
« Le couple souhaitait estomper le vis-à-vis, avec l’un des plus grands centres de tri de la Poste qui fait face, sans pour autant élever des claustras opaques qui auraient fermé l’espace. J’ai donc imaginé une structure en mâts de châtaignier écorcé sur laquelle courent des filins en acier pour le palissage des plantes grimpantes. La pergola en forme d’arche animée par une guirlande façon guinguette, permet d’apporter de la verticalité et des cadrages sur la ville, ce qui rajoute à l’esthétique de la composition », poursuit le paysagiste.
Mobilier de jardin : Fermob Bellevie
« Le couple souhaitait estomper le vis-à-vis, avec l’un des plus grands centres de tri de la Poste qui fait face, sans pour autant élever des claustras opaques qui auraient fermé l’espace. J’ai donc imaginé une structure en mâts de châtaignier écorcé sur laquelle courent des filins en acier pour le palissage des plantes grimpantes. La pergola en forme d’arche animée par une guirlande façon guinguette, permet d’apporter de la verticalité et des cadrages sur la ville, ce qui rajoute à l’esthétique de la composition », poursuit le paysagiste.
Mobilier de jardin : Fermob Bellevie
Adjacente aux canapés, une nouvelle jardinière sur mesure d’un mètre de large et de 60 cm de profondeur est créée afin d’accueillir une végétation foisonnante. Swandy est particulièrement enthousiasmé par un superbe pin d’Alep de quatre mètres de haut au port graphique : « Le quart du budget a été consacré aux végétaux. Nous avons opté pour de grands spécimens qui nous ont fait gagner trois ans sur le rendu du jardin tout en lui apportant de la verticalité », affirme-t-il.
Devant la treille en noisetier tressé qui habille dorénavant le parement en verre dépoli, le propriétaire a souhaité installer un palmier, Chamaerops humilis, « la seule espèce de palmier originaire d’Europe », précise Swandy.
Devant la treille en noisetier tressé qui habille dorénavant le parement en verre dépoli, le propriétaire a souhaité installer un palmier, Chamaerops humilis, « la seule espèce de palmier originaire d’Europe », précise Swandy.
Tandis qu’à gauche du canapé explose la Perovskia (une vivace à la floraison bleu-violacée), les lianes volubiles d’une passiflore partent à l’assaut de la palissade fabriquée sur mesure par l’un des fournisseurs du paysagiste.
« J’ai tenté une variété de passiflore rare à la floraison rose que je pensais fragile sous le climat parisien mais qui semble finalement prospérer. Je réalise à quel point nous bénéficions d’un micro-climat urbain favorable aux acclimatations et c’est pourquoi je me plais régulièrement à introduire quelques essences exotiques dans mes palettes végétales. J’ai également introduit une Cobaea scandens, une liane grimpante originaire des confins du Japon dont la floraison au charme suranné nous enchante durant tout l’été »,explique Swandy, en véritable passionné.
Avant. A l’extrémité Est de la terrasse, une dalle surélevée assez inesthétique cachait une gaine technique de l’immeuble : « Il y avait une double marche et cet espace était rehaussé de 60 cm environ par rapport au reste de la terrasse. Trop étroit pour y intégrer du mobilier mais bénéficiant d’une excellente exposition, j’ai souhaité le traiter en potager façon jardin de curé », raconte Swandy Wenker.
Après. Cette idée a ravi les propriétaires qui possédaient auparavant un grand potager dans lequel ils cultivaient légumes et aromates. Swandy a réalisé quatre structures de 1 x 1 mètre en mélèze, doublées d’une plaque alvéolée et d’un système de drainage. Fraisiers ‘mara des bois’, tomates anciennes, chou kale et thym citron trouvent leur place dans ce potager d’altitude.
Excellente et originale idée du pro : « Pour tuteurer des tomates et donner un peu de vie en hiver quand les carrés sont nus, j’ai installé des arches en osier tressé vivant qui a la particularité de raciner et faire des feuilles une fois planté dans la terre ! »
Excellente et originale idée du pro : « Pour tuteurer des tomates et donner un peu de vie en hiver quand les carrés sont nus, j’ai installé des arches en osier tressé vivant qui a la particularité de raciner et faire des feuilles une fois planté dans la terre ! »
Afin de créer une continuité sur l’ensemble de la terrasse, le paysagiste à positionné ses panneaux sur mesure en noisetier tressé sur l’ensemble des parois disgracieuses. Ce sont autant de supports pour les plantes grimpantes.
Plus de photos de terrasses sur Houzz
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Toujours dans un souhait d’unité, des pots en terre cuite vernissée aux nuances irisées dynamisent les différents recoins et apportent de l’arrondi dans les angles. La sélection s’est portée sur une combinaison de bleu Majorelle et de vert d’eau.
« Quand je suis revenu faire le shooting photo en septembre, j’ai eu la joie de constater que les brocolis avaient succédé aux tomates, que les salades avaient laissé place à la mâche et que d’autres aromates avaient été plantés. Les propriétaires ont bien pris le relais et font désormais vivre leur potager en toute saison ! », s’enthousiasme le paysagiste.
En empruntant une allée bordée de jasmins étoilés, le regard se porte ensuite sur un cabanon de 4 m² réalisé sur mesure en lames de mélèze : « Il a un usage mixte, à la fois décoratif et fonctionnel. Là encore, j’ai eu la surprise de voir que les propriétaires avaient ajouté leur touche personnelle. Ils ont fixé ces bois de cerf ramassés dans une forêt bourguignonne, accroché un hôtel à insectes et même fabriqué ce nichoir à partir des chutes de bois des carrés potager ! »
Avant. La terrasse se prolonge côté cour par la partie la plus large, la plus calme et aussi la mieux exposée. C’est pourquoi le paysagiste a imaginé placer à cet endroit la salle à manger d’extérieur.
Les indispensables pour un coin repas convivial en terrasse
Les indispensables pour un coin repas convivial en terrasse
Ce côté de la terrasse avait l’inconvénient d’avoir un important vis-à-vis et de présenter un revêtement de sol particulièrement vieillissant.
« Nous avons démoussé les lames de bois puis nous les avons poncées et traitées au saturateur afin qu’elle retrouvent leur éclat d’origine. Nous avons ensuite changé plusieurs lames cassées ou abîmées. Plutôt que de refaire l’ensemble du platelage en bois, ce qui aurait eu un impact considérable sur le budget global, nous avons privilégié une rénovation de l’existant en réservant plutôt le budget pour le végétal », explique-t-il.
« Nous avons démoussé les lames de bois puis nous les avons poncées et traitées au saturateur afin qu’elle retrouvent leur éclat d’origine. Nous avons ensuite changé plusieurs lames cassées ou abîmées. Plutôt que de refaire l’ensemble du platelage en bois, ce qui aurait eu un impact considérable sur le budget global, nous avons privilégié une rénovation de l’existant en réservant plutôt le budget pour le végétal », explique-t-il.
Après. Côté garde-corps, on retrouve la même combinaison occultante de châtaignier et de filins d’acier : un faux Jasmin (Trachelospermum jasminoides) se mêle au feuillage mordoré d’un Loropetalum chinense déjà bien épanoui. « L’idée, était une fois de plus de limiter le vis-à-vis sans masquer la perspective. D’où le traitement façon filtre vivant avec des végétaux grimpants », insiste le paysagiste.
Comment protéger son balcon du vis-à-vis ?
Comment protéger son balcon du vis-à-vis ?
Pour leur coin repas, les propriétaires ont mis l’accent sur le choix d’un mobilier de jardin modulable : « Ils donnent parfois des cours de yoga sur la terrasse et ont naturellement besoin de place pour disposer les tapis. Ils replient alors le salon de jardin qui trouve sa place dans le cabanon, » nous glisse Swandy. Un patchwork des coloris “cactus” et ‘tilleul’ de la gamme Bistro de chez Fermob a été retenu. Des teintes qui se marient bien avec les pots vernissés et soulignent les feuillages.
Soigneux des détails déco, ils ont sélectionnés ensemble une vaisselle assortie : des verres bleus en verre afghan soufflé ainsi que des assiettes émaillées dénichées au Conran Shop.
Mobilier : Chaises Bistro et table Bellevie de chez Fermob
Soigneux des détails déco, ils ont sélectionnés ensemble une vaisselle assortie : des verres bleus en verre afghan soufflé ainsi que des assiettes émaillées dénichées au Conran Shop.
Mobilier : Chaises Bistro et table Bellevie de chez Fermob
A l’arrière, on retrouve une nouvelle fois le panneau de noisetier tressé, fil rouge de cette composition qui réchauffe l’ambiance.
Afin de protéger l’espace repas des ardeurs du soleil, le paysagiste a proposé de placer une voile d’ombrage qu’il a fait réaliser sur mesure : « Elle fait 3 x 3 mètres. Nous l’avons solidement arrimée grâce à un mat métallique que nous avons placé du côté du garde-corps et des pitons que nous avons accrochés en façade. Traité anti-UV, le textile couleur moutarde est un mélange de fibres naturelles et synthétiques pour la résistance et l’aspect naturel. En hiver, la voile est décrochée pour ne pas s’abîmer. »
À l’arrière de la table, une jardinière sur mesure est plantée d’une strate végétale haute et variée. « J’ai mixé les végétaux retombants comme le lierre et les pervenches avec des végétaux plus aériens : le Phormium tenax, une sorte de graminée géante originaire de Nouvelle-Zélande se mêle à des Fremontodendron de Californie, des Eucalyptus gunii aux nuances bleutées, des prêles du Japon ou encore des Hydrangeas ‘Annabelle’», détaille Swandy.
« C’était mon premier projet de cette ampleur et je suis ravi du déroulé et du résultat, dans la mesure où il nécessitait un déploiement technique important. J’ai pris beaucoup de plaisir à composer les palettes végétales, ce que je préfère. Je remercie également ceux qui ont bien voulu m’apporter leur concours : Camille Freulet, incollable sur le travail du bois ainsi que David Keita qui adore les défis techniques et trouve toujours des solutions ingénieuses. Quant aux propriétaires, ils m’ont indiqué profiter de leur nouveau rooftop en toutes saisons en faisant évoluer le potager et les éléments de décoration, » conclut le paysagiste.
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